Fausses Idoles

#03

« Que le monde est petit ! » s’écria Fred Jones à milles lieues de son Illinois natal, lorsque, assis à la terrasse d’un café de Tunis et à la recherche d’un briquet pour allumer sa cigarette, il engagea par hasard la conversation avec un britannique dont il partageait une accointance commune.

 

N’en déplaise à Stanley Milgram, l’interjection du principal protagoniste de son illustre paradoxe, quoi que oecuméniquement expérimenté, n’en semble pas moins lacunaire. S’il est entendu que le monde est petit, notre microcosme (comprendre : celui que l’on conçoit à son image) paraît l’être encore d’avantage. C’est à cette cosmogonie du tout-un-chacun, faite pour partie d’entre-soi et pour une autre de rouages à la mécanique complexe, qu’est consacré ce troisième cycle. Ainsi, c’est avec une ferveur non-dissimulée, placée sous le signe de la dualité qu’Un Singe en Hiver se fait le chantre de la modernité et de ses avatars en vous ouvrant les portes de son autel aux Fausses Idoles.