Concert

Tachycardie + Danse Musique Rhône Alpes

électro expé

Collectif dijonnais à la mythologie obscure, défenseur d’une musique de niche à l’intention de tous, L’Engeance œuvre dans l’Ombre du Bruit depuis maintenant une décennie. Créativité et caractère, bon goût indiscutable, ultra-subjectivité, amour du scandale et ivresse manifeste : telles sont les indéniables qualités de L’Engeance qui, pour la première fois, prends le contrôle du Singe à l’occasion d’un double plateau expérimental de très belle facture.

 

// TACHYCARDIE //

Tachycardie (alias JB de Pneu, La Colonie de vacances, F.U.T.U.R.OS.C.O.P.E.  …) arpente un terrain entre musique contemporaine, minimalisme et art sonore. Hypnose acoustique, endurance des corps et percussions mutantes.

A la fois exploration des possibilités nouvelles offertes par l’écriture orchestrale et dépassement physique de son corps de batteur, Tachycardie est un travail réflexif sur les possibilités de la musique en solitaire qui laisse un champ d’expression aux collaborations qui siéent à sa création.

Tachycardie est une synthèse personnelle et introspective de l’expérience des dichotomies oralité/écriture, musiques populaires/musiques savantes, musique enregistrée/art de la représentation ; la problématique du langage musical, de sa transmission s’inscrit donc au cœur de la recherche du compositeur.

L’influence évidente des musiques concrète et minimaliste se retrouve augmentée par la pratique instrumentale initiale de ce dernier : percussions et batterie. L’obsession du rythme tend à éprouver l’endurance du corps – celui de l’émetteur, celui du récepteur – imposant la longueur radicale du
format d’enregistrement, l’âpreté des matériaux sonores et leur aspect parfois atonal ou dissonant. C’est toutefois plus dans le motif et sa répétitivité qu’il faut percevoir l’épreuve et entrevoir l’élargissement de la perception auditive : là où le moindre changement devient audible, où l’objet sonore est saisi dans son entièreté. Une hypnose sonore introduite par une musique quasi acousmatique et des paysages sonores qui facilitent son approche en se concentrant sur la dimension acoustique du son.

 

// DANSE MUSIQUE RHÔNE-ALPES //

Sous l’avatar Danse Musique Rhône-Alpes,  Loup Gangloff (moitié de Deux Boules Vanille) rend un hommage nostalgique à la dance commerciale des années 90 mais également aux formes les plus brutes et radicales de la musique électronique. Une volonté de l’artiste de saluer l’immédiateté régressive des mélodies plastiques aussi idiotes qu’addictives tout en criant son amour des dé/constructions rythmiques directes et physiques. La promesse amusée de vénérer les codes de la dance autant que ses détracteurs maléfiques et de faire emprunter à D.M.R.A les trajectoires les plus obliques de la house de Chicago autant que les ornières les moins praticables de la techno lo-fi, et de s’inscrire ainsi dans la lignée de ces musiques électroniques de transe collective qui ont réussi à fondre les archétypes du club populaire à des expérimentations bruitistes, offrant ses heures les plus cathartiques à la danse sociale.

C’est donc armé d’un singulier instrumentarium que D.M.R.A invoque les esprits de ces poncifs du club d’avant, et ses contre-pieds les plus radicaux, pour en ressusciter l’absurdité, l’urgence et la physicalité dans des compositions brutes – entre fausse musique traditionnelle et « techno povera » – qui semblent répondre à un rite précis tant dans l’exécution que l’enregistrement.