Restitution

Anankè

Simon Bart

Première mouture de la résidence estivale Un Singe en Été, l’atelier éphémère de Simon Bart vous ouvre ses portes une ultime fois pour la restitution de sa production in situ.

 

 

L’Anankè* pourrait être synonyme de création.

Ce qui jaillit ici et maintenant.

L’écho que certains romantiques peuvent voir comme des ronds sur un lac, essaimes à la traine un galet, qui, à la dernière ronde, s’éclipse de la surface.

Figer l’écho, le ping-pong qui se déroule entre l’idée et l’œil, l’œil et la matière, la matière et le support. Tout ceci fait partie du même jeu, d’une unique voix dont l’écho découle. Coule. Jusqu’à l’étang où un homme trop longtemps pétrifié est devenu une fleur au cœur jaune.

Narcisse, bien sûr, vous l’aurez reconnu. Qui est à lui seul l’aboutissement d’un jeu, d’un Anankè, d’une rencontre unique.

La rencontre avec l’étant // l’idée,
la découverte de son reflet // regard,
la fusion avec la nature, la matière.

Il traverse les siècles sous les germes d’une fleur.
Peut-être sa transformation ne lui fut-elle pas fatale, mais simplement nécessaire.

Par le regard d’Anankè (Nécessité), on peut s’amuser à relire tous les mythes en leur donnant une autre image.

Écho est nécessaire à la V A P O R W A V E.
Croiser le regard de Méduse est nécessaire à la sculpture.
Et sombrer au fond de l’eau est nécessaire au galet, pour qu’il accomplisse ses rondes.

 

*Anankè dans la mythologie grecque est la personnification de la nécessité.
Née du néant, elle est l’épouse de Chronos (dieu du Temps).
Leur association marque le début du Cosmos.
Le fruit de la rencontre entre le temps et le néant se fait par la nécessité.
La nécessité de création.

 

Texte : Lia Khinchikashvilli