Exposition

Demande à la Poussière

MATHIAS ISOUARD + BENJAMIN GRIVOT + MAYLIS COLLET

Topophone, par Mathias Isouard, installation sonore générative et interactive

 

Dispositif-instrument, Topophone explore l’hybridation entre le sculptural et le sonore, entre la partition spatiale et son interprétation générative. En prêtant voix à un matériaux inerte, Mathias Isouard questionne la notion d’écriture, la composition et le geste instrumental. L’œuvre est composée d’un plateau motorisé, réceptacle de sable, faisant aussi bien référence à un support d’enregistrement : le vinyle, qu’à un paysage désertique. Le dispositif est complété d’un système de captation 3D permettant de délivrer une interprétation du relief à l’instar d’une onde modulée allant des graves (zone centrale du plateau) aux aigus (en périphérie). Ainsi, la partition sonore délivrée est conditionnée aux altérations des sillons et des dunes sous la main du regardeur.

Diplômé de l’École supérieure d’Art d’Aix-en-Provence en 2011, puis du Fresnoy – Studio national des arts contemporains en 2017, Mathias Isouard fait partie des artistes transdisciplinaires qui expérimentent une approche sensorielle de la matière au travers de pratiques empiriques orientées par les sensations. Mêlant la sculpture, l’image et le son dans leurs relations à l’espace, les installations qu’il élabore se jouent des qualités acoustiques particulières d’un lieu ou d’un matériau. Il explore et développe ses propres outils de création, des instruments de production qui deviennent par la suite autonomes, ou interactifs grâce à l’utilisation des technologies digitales. Par le traitement en « temps-réel » et des réalisations in situ, les transformations de l’espace et les situations qu’il met en œuvre permettent aux visiteurs d’être à la fois spectateur, acteur et objet de l’expérience.

 

Moon, par Benjamin Grivot, performance et installation

 

Moon se déroule en trois temps. Il y a d’abord cet instrument hybride et paradoxal : une batterie rendue éphémère par la substitution des éléments percussifs au profit de plaques de plâtre, matériau davantage fragile, volatile et aux propriétés sonores négligeables. Vient ensuite le temps de la performance au cours de laquelle sont interprétées des chansons de groupes de rock iconiques comme The Who, Green Day, Sonic Youth, Nirvana… tous ces artistes ayant affirmé leur notoriété en détruisant leurs instruments sur scène. Enfin, le kit de batterie reste, gisant, partiellement détruit et enceint de ses débris aux allures de sol lunaire.
À l’occasion de la réactualisation de cette pièce, Un Singe en Hiver a développé un module permettant au regardeur de revivre la performance de l’artiste, au moyen d’une captation vidéo diffusée sur activation d’un capteur de mouvements.

Le travail de Benjamin Grivot s’articule autour des relations entre les arts plastiques et la musique. En tant que musicien, il s’intéresse à la frontière qui a été érigée entre les différents champs de la création dans l’optique de la fissurer. Bon nombre de ses pièces prennent ancrage dans l’imagerie collective des esthétiques rock étayant ainsi la portée contestataire du travail de l’artiste. Ses expérimentations sont faites de détournements d’objets et de matériaux faisant écho tantôt à l’actualité tantôt à un engagement politique.

 

Chant des Dunes, Par Maylis Collet, création sonore

 

« Le mystérieux tambour des dunes ». Dans le désert, le sable chante parfois. Et c’est un son étrange qui effraie les voyageurs. Chant des Dunes offre une évocation poétique d’un phénomène naturel qui intriguait déjà Marco Polo et Guy de Maupassant : le bruit émis par certaines dunes lorsque les grains de sable qui les composent entrent en résonance.

Ingénieur du son en post-production et designer sonore, Maylis Collet signe plusieurs fictions radiophoniques pour le compte d’ARTE Radio.